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Annabelle Gaydier

D’aussi loin que je me souvienne j’ai dessiné, notamment beaucoup d’animaux, petites ou grosses bêtes.

J’ai toujours été fascinée par le monde animal, par son étrangeté, sa diversité et sa beauté.

 

Petite, dans le vaste jardin de mes grands-parents, je passais des heures à observer fourmis, libellules, papillons, lézards, grenouilles… Fille unique, je fraternisais avec ce petit monde.

 

Avec mes parents et leurs amis, j’ai fait beaucoup de randonnées, les week-ends en Auvergne mais aussi dans les Alpes et les Pyrénées en vacances.

J’en garde plus qu’un souvenir, cela m’a constitué : ces moments d’aventure, de dépassement, d’intensité, d’émerveillement, de joie, d’extra-ordinaire - il se passe toujours quelque chose à qui veut bien le voir, le sentir. Ce corps à corps avec la montagne, cette fièvre qui pousse à avancer, cette aspiration à découvrir ce qu’il y a derrière la montagne… ont participé pleinement à ma formation.

 

Aller voir ce qu’il y a au-delà des montagnes c’est aller au-delà des frontières de notre village, de notre appartement, de notre connaissance, cela rend curieux et met en mouvement, au-delà de nos pieds, dans notre capacité à élargir nos univers, à faire voyager notre pensée, à nous émanciper, à rencontrer les autres, à goûter au différent, à ouvrir les perspectives.

 

Je me souviens de la joie de rencontrer des animaux : de les voir au loin ou, expérience rare et troublante, de croiser leurs regards.

 

L’enfant est certainement plus apte à entrer en relation avec l’autre animal parce qu’il n’y a pas de jugement, pas de barrière, pas d’a priori… L’enfant est proche de la racine.

 

« L’enfant qui n’a qu’un pied dans le monde de la conscience, qui n’y est pas encore comprimé et enrégimenté, dispose toujours du flair nécessaire pour converser avec l’animal qui est en lui. »

Carl Gustav Jung 

 

Je crois avoir toujours eu ce sentiment puissant d’appartenance à la communauté de tous les vivants, cette intuition que chacun était à sa place, ni supérieur ni inférieur, que l’équilibre de ce grouillement de vie était fragile et qu’il fallait être précautionneux.

 

« Je ne peux me sentir pleinement homme, appartenant à cette humanité solidaire, que si je rencontre de l’autre humain, différent et semblable… De même, nous avons besoin de l’autre non-humain - animal, végétal, ruisseau, montagne – que nous n’avons pas fait, qui n’est pas nous, pour nous sentir à notre juste place, pour nous sentir pleinement nous-mêmes, à la fois autres, radicalement humains, différents, et appartenant aussi à l’animal, au vivant et au cosmos. » Louis Espinassous

 

Aussi j’ai eu la chance d’être dans une école « verte » où nous étions souvent en promenade, et toutes les matières étudiées étaient reliées à nos pérégrinations, nos découvertes… Tout faisait sens.

 

Depuis plus de 25 ans je vis à Paris.

Restant attentive à toutes les formes animales et végétales qui m’entourent, la richesse du monde vivant de mon enfance demeure à distance, tapie dans mes souvenirs mais active en permanence mon imaginaire.

 

J’ai fait des études d’architecture et exerce depuis presque 20 ans.

En parallèle j’ai continué de dessiner, souvent des formes organiques (comme pour contrebalancer les lignes droites tracées sur ordinateur) puis des animaux, de nouveau toutes sortes de bestioles.

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